Retardateurs de flamme
Il s’agit d’un appel à participer à une période de consultation publique se terminant le 26 août 2023 sur les retardateurs de flamme.
Vous trouverez ci-dessous une lettre type que vous pouvez envoyer par courrier électronique ou postal. Agissez dès aujourd’hui.
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Exemple de lettre que vous pouvez envoyer par courrier à l’adresse indiquée ci-dessous ou par courriel à : CCPSA-LCSPC@hc-sc.gc.ca
Prise de position sur la politique :
Retardateurs de flamme
Problème :
Les retardateurs de flamme – autrement appelés produits ignifuges – sont couramment présents dans une large gamme de produits, notamment les meubles, l’électronique, les textiles et les matériaux de construction. Bien que ces produits chimiques puissent contribuer à prévenir les incendies, ils ont été associés à de graves problèmes de santé lorsqu’ils s’infiltrent dans l’environnement et sont absorbés par les individus.
Cette prise de position vise à mettre en évidence l’impact des retardateurs de flamme sur la santé publique au Canada et à plaider en faveur de mesures visant à protéger les consommateurs contre leurs risques potentiels pour la santé.
Alors que les entreprises privées cherchent à maximiser leurs profits, il est crucial de donner la priorité à la santé et à la sécurité des consommateurs canadiens dans les produits qu’elles fabriquent et distribuent. La réglementation et la surveillance de la présence de substances toxiques sont essentielles pour minimiser les risques potentiels pour la santé et préserver le bien-être des individus et des communautés.
Déclaration de position de l’ASEQ-EHAQ et de l’EHAC-ASEC :
Nous sommes profondément préoccupés par les effets potentiels sur la santé et l’environnement de certains retardateurs de flamme utilisés dans les produits de consommation et les matériaux de construction au Canada. Les retardateurs de flamme jouent un rôle essentiel dans la prévention et la limitation de la propagation des incendies, mais nous pensons qu’il est essentiel de trouver un équilibre entre la sécurité contre les incendies et la protection du bien-être des Canadiens. Cette prise de position représente notre plaidoyer pour que le gouvernement fédéral prenne des mesures décisives pour faire face aux risques posés par les retardateurs de flamme nocifs et mette en œuvre des mesures pour protéger la santé publique et l’environnement.
Nous avons besoin de réglementations plus strictes qui nous protègent de toutes les formes d’exposition aux retardateurs de flamme.
Pourquoi il faut interdire immédiatement les retardateurs de flamme :
Propriétés cancérigènes : Certains retardateurs de flamme, tels que les polybromodiphényléthers (PBDE), ont été classés comme cancérigènes probables pour l’homme, ce qui suscite des inquiétudes quant à leur impact sur les taux de cancer au sein de la population.
Perturbation endocrinienne : Les retardateurs de flamme peuvent interférer avec le système endocrinien, entraînant des déséquilibres hormonaux et des problèmes de développement potentiels, en particulier chez les enfants.
Problèmes respiratoires : L’inhalation de particules ou de poussières de retardateurs de flamme peut déclencher des problèmes respiratoires et exacerber des conditions telles que l’asthme.
Effets neurologiques : Des études ont établi un lien entre l’exposition aux retardateurs de flamme et des effets néfastes sur le développement cognitif et les résultats neurocomportementaux, ce qui soulève des inquiétudes quant à leur impact sur la santé du cerveau.
Populations vulnérables à risque : Certains segments de la population sont plus exposés aux effets nocifs des retardateurs de flamme, notamment les femmes enceintes, les nourrissons et les personnes atteintes de problèmes de santé préexistants. Les femmes enceintes et les fœtus en développement peuvent être particulièrement vulnérables aux effets de ces produits chimiques en raison de l’exposition transplacentaire potentielle.
Les personnes atteintes de sensibilité chimique multiple (SCM), un trouble médical et un handicap, sont particulièrement vulnérables à l’exposition à ces produits chimiques. La recherche doit inclure des « sensibilisateurs » ou des produits chimiques qui peuvent provoquer une sensibilisation conduisant au handicap de la sensibilité chimique multiple.
Non-accessibilité aux tentes : Les personnes atteintes de SCM peuvent se retrouver sans domicile fixe (à court ou à long terme) et dépendre des tentes pour vivre dans leur arrière-cour ou dans d’autres endroits. Les produits ignifuges et autres produits chimiques utilisés dans les tentes sont des obstacles à l’accessibilité. Pendant cette période d’immense détresse, et souvent lorsque les revenus sont faibles en raison du chômage, la personne est confrontée à l’activité longue et coûteuse de « nettoyage » ou de « dégazage » de ces produits chimiques dans les tentes, ou de dépenser des sommes exorbitantes pour acheter des tentes dépourvues de ces produits chimiques.
Recommandations et appels à l’action :
En raison des risques susmentionnés liés aux retardateurs de flamme, l’Association pour la santé environnementale du Québec / Environmental Health Association of Québec (ASEQ-EHAQ) et l’Environmental Health Association of Canada / Association pour la santé environnementale du Canada (EHAC-ASEC) demandent instamment au gouvernement canadien de prendre les mesures suivantes :
Interdiction immédiate des retardateurs de flamme nocifs : Le Canada doit donner la priorité à l’interdiction des retardateurs de flamme nocifs dont on sait qu’ils présentent des risques importants pour la santé, tels que les PBDE, et encourager l’utilisation d’alternatives plus sûres.
Surveillance réglementaire : Renforcer la surveillance réglementaire pour garantir que les fabricants respectent les normes de sécurité et donnent la priorité à l’utilisation de matériaux sans retardateurs de flamme.
Étiquetage complet des produits : Mettre en œuvre des exigences claires et transparentes en matière d’étiquetage des produits afin d’informer les consommateurs de la présence de retardateurs de flamme dans certains produits et de leurs conséquences potentielles sur la santé.
Campagnes de sensibilisation du public : Lancer des campagnes de sensibilisation du public pour éduquer les citoyens sur les risques associés aux retardateurs de flamme et leur fournir des conseils sur la réduction de l’exposition.
Recherche et surveillance : Accroître le financement de la recherche sur les effets des retardateurs de flamme sur la santé et mettre en place une surveillance rigoureuse après leur mise sur le marché afin de suivre et traiter les problèmes de santé émergents.
Évaluation de la sécurité fondée sur des preuves : Demander une évaluation approfondie et fondée sur des preuves de la sécurité de tous les produits chimiques ignifuges avant qu’ils ne soient autorisés sur les marchés canadiens dans les produits de consommation afin de s’assurer qu’ils ne présentent pas de risques significatifs pour la santé.
Investissement et éducation sur les alternatives sûres, saines et les moins toxiques : Promouvoir l’utilisation d’alternatives ignifuges plus sûres dont l’efficacité a été scientifiquement prouvée et qui ne présentent pas de risques pour la santé des consommateurs.
Campagnes de sensibilisation du public : Plaider en faveur de campagnes de sensibilisation du public visant à éduquer les consommateurs sur les potentiels risques pour la santé associés aux retardateurs de flamme et sur la manière de réduire l’exposition.
Populations vulnérables : Demander des protections spéciales pour les populations vulnérables, telles que les personnes atteintes de SCM, les femmes enceintes, les nourrissons et les personnes atteintes de troubles respiratoires afin d’éviter toute exposition inutile aux retardateurs de flamme. Les tentes et autres équipements de camping doivent être exempts de produits chimiques toxiques pour permettre une utilisation saine, ainsi que l’équité, l’inclusion et l’accessibilité.
Responsabilité de l’industrie et surveillance réglementaire : Nous avons besoin d’une surveillance et d’une application plus strictes de la réglementation pour garantir que les fabricants respectent les normes de sécurité et évitent d’utiliser des produits chimiques ignifuges dangereux. Nous devons tenir les fabricants responsables de la sécurité de leurs produits et encourager les pratiques de gestion responsable des produits chimiques dans le processus de production. Des amendes et des enquêtes doivent être menées pour que les fabricants rendent des comptes aux consommateurs.
Tests de sécurité des produits : Plaider en faveur de tests de sécurité obligatoires des produits pour les produits ignifuges, dont les résultats seraient mis à la disposition des consommateurs.
Financement de la recherche : Plaider en faveur d’un financement accru de la recherche afin d’étudier les effets sur la santé des produits chimiques ignifuges, y compris les « sensibilisants », et d’explorer des alternatives plus sûres.
Collaboration internationale : Une collaboration internationale est nécessaire pour harmoniser les réglementations relatives aux retardateurs de flamme et empêcher l’importation de produits contenant des substances chimiques dangereuses.
Formation des professionnels de la santé : Promouvoir des programmes éducatifs pour les professionnels de la santé afin d’améliorer la sensibilisation aux problèmes de santé liés aux retardateurs de flamme et la gestion efficace de l’exposition.
Les retardateurs de flamme jouent un rôle essentiel dans la sécurité contre les incendies, mais leur impact négatif potentiel sur la santé publique ne peut être ignoré. Le gouvernement canadien, les acteurs de l’industrie et les défenseurs des consommateurs doivent collaborer pour mettre en œuvre des mesures fondées sur des preuves qui protègent les citoyens des retardateurs de flamme nocifs tout en promouvant la sécurité contre les incendies grâce à des alternatives plus sûres. En prenant des mesures proactives, le Canada peut ouvrir la voie à un avenir plus sain et plus sûr pour ses citoyens en réduisant les risques associés à ces produits chimiques et en garantissant le bien-être des générations actuelles et futures.
Références :
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