ASEQ-EHAQ

L'Association pour la santé environnementale du Québec / Environmental Health Association of Quebec

Impacts des désodorisants sur la santé : Un problème de santé publique

Impacts des désodorisants sur la santé : Un problème de santé publique

Sensibilité Chimique Multiple (SCM)

Project d’Épauler la Communauté et Retirer les Barrières (ECRoB)

Vue d’ensemble

Les désodorisants sont largement utilisés dans les foyers, sur les lieux de travail, dans les écoles, dans les hôpitaux, dans les toilettes publiques et dans les véhicules, y compris les taxis, les bus et les voitures personnelles. Malgré leur popularité, de plus en plus de recherches montrent que ces produits émettent un cocktail de substances chimiques qui peuvent présenter de graves risques pour la santé, en particulier pour les enfants, les personnes souffrant d’asthme et les personnes atteintes de sensibilités chimiques multiples (SCM).

Produits chimiques courants dans les désodorisants d’intérieur

La plupart des désodorisants contiennent des composés organiques volatils (COV) non divulgués, dont beaucoup peuvent réagir avec l’air intérieur et produire des polluants secondaires. Les substances les plus courantes sont les suivantes :

  • Les COV tels que le formaldéhyde, le benzène, le toluène, le xylène et l’acétaldéhyde – liés au cancer et aux troubles respiratoires [1].
  • Les phtalates – perturbateurs endocriniens liés à des problèmes de reproduction et de développement [2].
  • Terpènes (par exemple, limonène, α-pinène) – peuvent former du formaldéhyde et des particules ultrafines lorsqu’ils sont mélangés à l’ozone intérieur [3].
  • Composés d’ammonium quaternaire (quats) – liés à l’asthme et à l’irritation de la peau [4].

Effets sur la santé et populations vulnérables

Les enfants sont particulièrement vulnérables aux polluants de l’air intérieur car leurs poumons et leur système immunitaire sont encore en développement. L’exposition aux produits parfumés a été associée à :

  • crises d’asthme, respiration sifflante et toux chronique
  • Maux de tête, vertiges, migraines et fatigue [6].
  • irritation de la peau, des yeux et de la gorge
  • Perturbations hormonales et effets sur le développement (en particulier à cause des phtalates et des COV) [2].

Dans les véhicules, les désodorisants – y compris les produits populaires de type « arbre de Noël », les plug-ins et les purificateurs de tableau de bord – peuvent libérer de fortes concentrations de COV dans un espace confiné, augmentant ainsi le risque d’irritation respiratoire, de nausées et de réactions de sensibilité chimique. Ces expositions sont intensifiées par la chaleur et une mauvaise ventilation [5].

Conclusion

Bien que commercialisés comme des symboles de propreté et de confort, les désodorisants, en particulier dans les espaces clos comme les maisons et les véhicules, peuvent dégrader la qualité de l’air intérieur et avoir un impact négatif sur la santé humaine. Des alternatives plus sûres consistent à améliorer la ventilation, à utiliser des produits de nettoyage non parfumés et des solutions de neutralisation des odeurs telles que le bicarbonate de soude ou le charbon actif. Les politiques de santé publique devraient donner la priorité à la transparence de l’étiquetage, à la réduction de l’exposition aux produits chimiques et à la protection des populations vulnérables, en particulier les enfants et les personnes souffrant de sensibilité chimique.

Références

  1. Agence américaine de protection de l’environnement. (2021). Les composés organiques volatils (COV) ont un impact sur la qualité de l’air intérieur. Agence américaine de protection de l’environnement. https://www.epa.gov/indoor-air-quality-iaq/volatile-organic-compounds-impact-indoor-air-quality
  2. Cohen, A., Janssen, S. et Solomon, G. (2007). Clearing the air : Les dangers cachés des désodorisants. Natural Resources Defense Council. https://www.nrdc.org/resources/clearing-air-hidden-hazards-air-fresheners
  3. Nazaroff, W. W., & Weschler, C. J. (2004). Cleaning products and air fresheners : Exposure to primary and secondary air pollutants. Atmospheric Environment, 38(18), 2841-2865. https://doi.org/10.1016/j.atmosenv.2004.02.040
  4. American Lung Association. (n.d.). Produits de nettoyage et produits chimiques ménagers. American Lung Association. https://www.lung.org/clean-air/indoor-air/indoor-air-pollutants/cleaning-supplies-household-chem
  5. Agence californienne de protection de l’environnement. (2009). Hazard evaluation of air freshener emissions (Évaluation des risques liés aux émissions des désodorisants). Agence californienne de protection de l’environnement. https://www.calepa.ca.gov
  6. Steinemann, A. (2016). Produits de consommation parfumés : Expositions et effets des émissions. Air Quality, Atmosphere & Health, 9(8), 861-866. https://doi.org/10.1007/s11869-016-0442-z