Un résumé rapide du sixième rapport d’évaluation du GIEC : Résumé à l’intention des décideurs, section D
La section D du sixième rapport d’évaluation (AR6) du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), intitulée « Limiter les changements climatiques futurs », examine les scénarios d’émissions futures de gaz à effet de serre (GES) lorsque des mesures de réduction sont en place, ainsi que les résultats climatiques de ces scénarios.
Cette section aborde deux points, énumérés ci-dessous :
« Du point de vue des sciences physiques, limiter le réchauffement climatique d’origine humaine à un niveau spécifique nécessite de limiter les émissions cumulées de dioxyde de carbone (CO2), pour atteindre au moins des émissions zéro nettes de CO2, ainsi que de fortes réductions des émissions d’autres gaz à effet de serre. Des réductions fortes, rapides et durables des émissions de méthane (CH4) limiteraient également l’effet de réchauffement résultant de la diminution de la pollution par les aérosols et amélioreraient la qualité de l’air » (p.27).
- Il est nécessaire d’atteindre des émissions zéro nettes de CO2 afin de limiter le réchauffement climatique (p.28)
- Il a été constaté que chaque émission de 1000 gigatonnes de CO2 (GtCO2) entraîne une augmentation estimée à 0,45°C de la température de surface de la planète (p.28)
- L’élimination du dioxyde de carbone (CDR) est une méthode qui consiste à éliminer le CO2 atmosphérique et à le stocker dans des réservoirs. Cette méthode est envisagée pour atteindre des émissions zéro nettes de CO2, mais il faut tenir compte du fait que l’élimination du dioxyde de carbone peut avoir un impact sur les cycles biogéochimiques, ainsi que des effets encore inconnus sur le système alimentaire, la disponibilité de l’eau et la faune (p. 29)
- Le réchauffement de la température à la surface du globe pourrait être inversé en cas d’émissions négatives nettes de CO2 à l’échelle mondiale, mais il s’avère que d’autres changements climatiques ne se produiront pas de la même manière et qu’il faudra des décennies, voire des milliers d’années, pour les stabiliser (p. 30)
« Les scénarios d’émissions de GES très faibles ou faibles (SSP1-1,9 et SSP1-2,6) entraînent en quelques années des effets perceptibles sur les concentrations de gaz à effet de serre et d’aérosols et sur la qualité de l’air, par rapport aux scénarios d’émissions de GES élevées et très élevées (SSP3-7,0 ou SSP5-8,5). Dans ces scénarios contrastés, des différences perceptibles dans les tendances de la température de la surface du globe commenceraient à émerger de la variabilité naturelle dans un délai d’environ 20 ans, et sur des périodes plus longues pour de nombreux autres facteurs d’impact climatique (confiance élevée) » (p.30).
- Pendant la pandémie de COVID-19 en 2020, des changements dans la pollution de l’air pourraient être observés en raison de la réduction des émissions pendant cette période. Cette période a également vu une diminution temporaire de l’effet de refroidissement causé par les aérosols en raison de la réduction des émissions d’aérosols anthropiques (p. 30)
- Si l’on considère les calculs à court terme des scénarios de faibles et très faibles émissions de GES, la qualité de l’air qui en résultera n’est toujours pas au niveau suggéré par l’Organisation mondiale de la santé (p. 30)
- Le scénario de très faibles émissions de GES pourrait nous amener à constater des différences dans les tendances de la température à la surface du globe à court terme, ce qui ne sera pas le cas avec les scénarios de fortes et très fortes émissions de GES (p. 31)
- Les scénarios d’émissions de GES très faibles et faibles conduiraient à une réduction des changements de précipitations, d’inondations, de niveau de chaleur de la mer, etc. d’ici 2040 et réduiraient progressivement les changements d’ici la fin du 21e siècle par rapport aux autres scénarios d’émissions de GES (p.31)
Citation:
IPCC, 2021: Summary for Policymakers. In: Climate Change 2021: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [Masson- Delmotte, V., P. Zhai, A. Pirani, S.L. Connors, C. Péan, S. Berger, N. Caud, Y. Chen, L. Goldfarb, M.I. Gomis, M. Huang, K. Leitzell, E. Lonnoy, J.B.R. Matthews, T.K. Maycock, T. Waterfield, O. Yelekçi, R. Yu, and B. Zhou (eds.)]. Cambridge University Press. In Press.