Un résumé rapide du rapport d’évaluation 6 du GIEC : résumé pour les décideurs, partie A
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) vient de publier le sixième rapport d’évaluation (AR6), intitulé « Changement climatique 2021 » : Fondement scientifique, dans lequel les connaissances et les résultats récents des études sur le système climatique sont intégrés dans ce rapport complet accessible à tous, citoyens et décideurs.
Le rapport comporte une section intitulée Résumé pour les responsables politiques qui résume les principales conclusions du rapport du GIEC. La première section, intitulée L’état actuel du climat, présente un résumé des changements climatiques en cours et explique comment l’influence humaine a joué un rôle clé dans ces changements. Cette section présente quatre conclusions, énumérées ci-dessous.
- « Il est sans équivoque que l’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, l’océan et les terres. Des changements rapides et généralisés se sont produits dans l’atmosphère, l’océan, la cryosphère et la biosphère » (p.5).
- Selon le rapport d’évaluation 6, chacune des quatre dernières décennies a été de plus en plus chaude que la précédente depuis le milieu du 19e siècle (p.5), la température à la surface du globe étant supérieure de 0,99 °C entre 2001 et 2020 à celle de la seconde moitié du 19e siècle (p.5). Ce réchauffement est causé par l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, due aux activités humaines.
- Les concentrations de gaz à effet de serre d’origine humaine auraient continué à augmenter depuis le cinquième rapport d’évaluation du GIEC (AR5) (p.5), les répercussions se faisant largement sentir sur le système climatique. L’impact de l’influence humaine est visible dans la hausse des températures à la surface du globe, l’augmentation et la modification des niveaux et des régimes de précipitations à l’échelle mondiale, le recul des glaciers et la diminution de la superficie de la glace de l’océan Arctique, l’acidification et le réchauffement de la surface des océans, l’accélération de l’élévation du niveau de la mer et le déplacement des zones climatiques (pp.5-6).
- « L’ampleur des changements récents dans l’ensemble du système climatique et l’état actuel de nombreux aspects du système climatique sont sans précédent sur plusieurs siècles à plusieurs milliers d’années » (p.9).
- Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone ont atteint en 2019 leur niveau le plus élevé depuis deux millions d’années, et les concentrations de méthane et d’oxyde nitreux ont également atteint en 2019 leur niveau le plus élevé depuis 800 000 ans (p.9).
- Le rythme et l’ampleur des concentrations de dioxyde de carbone, de méthane et d’oxyde nitreux, l’augmentation de la température de surface de la planète (qui a augmenté plus rapidement entre 1970 et 2020 qu’au cours de toute autre période de 50 ans au cours des 2000 dernières années), le rétrécissement de la superficie de la glace de l’océan arctique (qui a atteint son niveau le plus bas entre 2011 et 2020 depuis 1850), l’augmentation du niveau moyen de la mer à l’échelle mondiale (qui a augmenté plus rapidement depuis le début du 20e siècle qu’au cours de tout autre siècle au cours des 3000 dernières années) et le réchauffement de l’océan mondial ne sont pas synonymes de modèles et de périodes passés (p.9). La vitesse et l’immensité des changements que nous observons actuellement dans le système climatique montrent qu’ils ne se produisent pas de manière naturelle (p.9).
- « Le changement climatique d’origine humaine affecte déjà de nombreux phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes dans toutes les régions du globe. Les preuves des changements observés dans les phénomènes extrêmes tels que les vagues de chaleur, les fortes précipitations, les sécheresses et les cyclones tropicaux, et, en particulier, leur attribution à l’influence humaine, se sont renforcées depuis le RE5 » (p.10).
- L’influence humaine sur le système climatique a fait que les extrêmes de chaleur – ainsi que les fortes précipitations – sont devenus plus fréquents et se produisent avec une plus grande ampleur dans la plupart des régions du monde depuis le milieu du 20e siècle (p.10).
- Une augmentation des sécheresses agricoles et écologiques s’est produite en raison du changement climatique d’origine humaine (p. 10). Les inondations (dans certaines régions) et les conditions propices aux incendies (dans certaines régions de tous les continents habités) sont également devenues de plus en plus évidentes (p.11).
- Depuis le RE5, l’influence humaine sur le système climatique n’a fait que rendre les vagues de chaleur, les fortes précipitations, les sécheresses écologiques et agricoles et les occurrences de cyclones tropicaux plus fréquentes et plus intenses (pp.10-11).
- « L’amélioration des connaissances sur les processus climatiques, les données paléoclimatiques et la réaction du système climatique à l’augmentation du forçage radiatif donne une meilleure estimation de la sensibilité du climat à l’équilibre de 3°C avec une fourchette plus étroite par rapport au RE5 » (p.13).
- Le forçage radiatif (une modification du bilan énergétique de la Terre imposée par des facteurs anthropiques ou naturels, et dans cette situation, elle réchauffe le système climatique) a augmenté de 19 % depuis le RE5 (p.13). L’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre depuis 2011 est le principal facteur de ce réchauffement (p.13).
- Le réchauffement du système climatique se compose du réchauffement des océans (représentant 91 % du réchauffement), du réchauffement des terres (5 %), de la perte de glace (3 %) et du réchauffement atmosphérique (1 %) (p.14).
- L’élévation du niveau de la mer est due à la fonte des glaces terrestres et à l’expansion thermique (due au réchauffement de l’océan) (p.14). L’expansion thermique a contribué à hauteur de 50 % à l’élévation du niveau de la mer entre 1971 et 2018, la perte de glace des glaciers à hauteur de 22 %, la perte de glace des calottes glaciaires à hauteur de 20 % et les modifications apportées au stockage des eaux terrestres à hauteur de 8 % (p.14). La fonte des calottes glaciaires et des glaciers, lorsqu’on les additionne, a été la principale cause de l’élévation du niveau de la mer entre 2006 et 2018 (p.14).
- Contrairement au RE5, qui estimait une fourchette de 1,5°C à 4,5°C, le RE6 estime à 3°C (avec une fourchette de 2,5°C à 4°C) la sensibilité du climat à l’équilibre (p.14).
Citation:
IPCC, 2021: Summary for Policymakers. In: Climate Change 2021: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [Masson- Delmotte, V., P. Zhai, A. Pirani, S.L. Connors, C. Péan, S. Berger, N. Caud, Y. Chen, L. Goldfarb, M.I. Gomis, M. Huang, K. Leitzell, E. Lonnoy, J.B.R. Matthews, T.K. Maycock, T. Waterfield, O. Yelekçi, R. Yu, and B. Zhou (eds.)]. Cambridge University Press. In Press.