Comment gérer – Sans pesticides
Sans insectes, naturellement
Laurel Maloney, B.Sc. Entomologiste
L’utilisation de pesticides de toutes sortes pour éliminer les insectes tels que les cloportes, mille-pattes, lépismes argentés ou fourmis charpentières qui ont envahi votre demeure est comme utiliser du parfum pour remédier à un problème d’odeur de déchets. Ceci peut avoir des résultats immédiats, mais ce n’est en aucun cas un moyen de régler le problème de façon permanente.
La raison en est que les parasites indésirables dans votre maison sont généralement un signe de carences structurelles et jusqu’à ce que ces carences soient corrigées, le problème des parasites continuera de revenir!
Lorsque les lois municipales ont été promulguées pour protéger les gens des pesticides, mon père, Paul Maloney, le Docteur Bibite Eco, reçut un appel mémorable à notre bureau.
Les problèmes de ravageurs peuvent être résolus sans utiliser de pesticides, en réparant la plomberie qui fuit et d’autres défauts structurels
Une femme-médecin s’offusquait de ne pas avoir le droit d’utiliser des pesticides pour se débarrasser des fourmis charpentières autour de la porte d’entrée de sa maison. Paul lui assura qu’il pouvait régler la situation avec une approche écologique et, bien que sceptique qu’une telle approche fonctionnerait, elle accepta pour qu’il lui rende visite.
Une inspection de la zone infestée de fourmis révéla que de l’eau suintait du bas du cadre de la porte en bois, créant ainsi un environnement propice pour ces fourmis « recycleuses de bois ». En trouvant la source du problème, Paul a pu le résoudre sans avoir recours à des produits chimiques potentiellement nocifs. La docteure était si impressionnée par les résultats qu’elle commença à promouvoir cette approche écologique en référant nos services à plusieurs de ses amis et collègues.
L’eau est essentielle à la vie, mais si vous ajouter de l’eau à une structure de bois, avec le temps, celle-ci commencera à se décomposer, libérant ainsi des éléments nutritifs qui permettront à la moisissure (champignons) de se développer. La moisissure à son tour, attire les détritivores (cloportes, mille-pattes et lépismes argentés), autres insectes et petites créatures qui se nourrissent de matières décomposées. Ensuite, pour compléter l’écosystème, apparaissent les prédateurs (mille-pattes et araignées), qui se nourrissent des détritivores, comme des loups chassant les lapins. Si vous protéger le bois des infiltrations d’eau et assécher la zone en question, vous détruirez cet écosystème miniature et vous débarrasserez votre maison d’insectes.
L’autre côté positif de cette façon écologique de se débarrasser des parasites est le fait que la moisissure disparaîtra aussi de votre maison. La moisissure, tout comme les produits chimiques synthétiques et toxiques, peut provoquer des symptômes, des malaises et des problèmes de santé tels que des réactions allergiques, l’asthme, effets irritants, maux de tête, problèmes respiratoires, problèmes de concentration, etc.
Il existe aussi des preuves que les mycotoxines, c’est-à-dire les toxines sécrétées par certains champignons, peuvent être cancérigènes, immunosuppressives et qu’elles peuvent agir comme agents neurotoxiques.
Selon le Dr Schaller, auteur de plusieurs livres sur la moisissure et les maladies, les causes les plus fréquentes des problèmes d’apprentissage et de comportements chez les enfants et adolescents qu’il a traités se sont révélés être la contamination par les moisissures à l’intérieur des maisons et autres bâtiments.
Les moisissures ne sont pas visibles à l’œil nu et ne dégagent pas toujours cette odeur que nous lui connaissons bien. L’Institut de médecine de Washington, un groupe consultatif à but non lucratif, confirme ce que nous répétons à nos clients depuis des années : pour prévenir la moisissure et les insectes (tels que les cloportes) dans un bâtiment, vous devez garder les matériaux au sec ou utiliser des matériaux de construction avec un substrat qui offre peu de place pour le développement de la moisissure dans le cas où celle-ci est inévitable. Bien que la tâche puisse sembler difficile, avec un peu de créativité, des solutions à faible coût peuvent s’avérer très efficaces pour régler toute une série de défectuosités de construction.
Pesticides—Utilisez seulement des alternatives aux pesticides
Conseils de prévention: Gardez la maison propre, surtout la cuisine et la salle de bain. Videz les contenants d’ordures tous les jours. Conservez la nourriture dans des contenants hermétiques. Ne laissez pas de fruits murs sur le comptoir. Réparez les fuites pour éviter des problèmes d’humidité. Remplissez trous et fissures pour empêcher des insectes d’entrer. Ne laissez pas les branches et le bois de chauffage en contact avec la maison.
| Fourmis | Mélangez 1 litre de l’eau, 7 cuillères à thé d’acide borique (disponible à la plupart des pharmacies) et 1 tasse de sucre. Imbibez des boules de coton dans la solution, puis placez-les dans un vieux récipient de margarine et fermez le couvercle. Percez des trous dans les côtés du récipient pour permettre aux fourmis d’entrer, et placez ces ‘attrapes’ là ou vous voyez des fourmis. Pour de très petites fourmis, placez simplement les boules imbibées près de leur nid. Mais attention aux enfants et animaux de compagnie. Humidifiez les boules de coton quotidiennement. Après une ou deux semaines, faites une nouvelle solution avec seulement la moitié de la quantité d’acide borique. Remplacez les vieilles boules de coton par des nouvelles. Une bonne partie de la colonie de fourmis sera tuée avec la première solution. Mais c’est la solution plus faible qui donnera des résultats à long terme, alors que les fourmis continuent à alimenter la colonie avec de l’acide borique. Il est important de permettre aux fourmis de continuer d’amener la solution au nid. Résistez à la tentation d’écraser toutes les fourmis que vous voyez |
| Puces | Ajoutez 1 à 2 cuillères à soupe de levure alimentaire (disponible dans les magasins d’aliments naturels) aux aliments pour chats ou chiens pour éviter les puces. Lavez ou nettoyez à l’aspirateur fréquemment toute la literie, en n’oubliant pas de vider le sac d’aspirateur après chaque session de nettoyage |
Une belle pelouse sans produits chimiques
Édith Smeesters
Est-il possible d’avoir une belle pelouse sans utiliser de produits chimiques? Bien sûr, mais … tout dépend de vos attentes et du travail que vous êtes prêt à investir!
Le contexte actuel
Depuis que le Québec a adopté son Code de gestion des pesticides en 2003, et surtout après sa mise en œuvre dans le secteur résidentiel en 2006, il n’est plus permis d’utiliser la plupart des pesticides sur les pelouses de la « Belle Province », en particulier les herbicides sélectifs qui nous ont permis d’éliminer instantanément les pissenlits et autres plantes à larges feuilles. Malheureusement, pour beaucoup de gens, une belle pelouse est une pelouse uniformément verte, sans pissenlits, puisque c’est ce qui est véhiculé par la publicité depuis plusieurs décennies. Cela semble une mission impossible à moins de passer notre temps à arracher les pissenlits à la main. Mais nous ne devrions pas avoir à utiliser des produits chimiques afin d’avoir un beau gazon!
La pelouse écologique
Une belle pelouse luxuriante a des qualités indéniables: elle permet de stabiliser le sol rapidement, de fixer le CO2, d’amortir les chocs, de réduire la température ambiante (par rapport aux surfaces asphaltées), de créer une surface de jeu et de mettre en valeur les autres éléments de l’aménagement, comme dans un écrin de verdure. Mais s’il faut utiliser de produits polluants et de grandes quantités d’eau pour l’obtenir, ce n’est évidemment pas une option écologique. Heureusement, il est possible d’obtenir de bons résultats en utilisant des méthodes et des produits écologiques.
En fait, il existe différents types de pelouses écologiques. Nous pouvons avoir une pelouse impeccable si elle a été installée sur un sol bien préparé et entretenue avec des méthodes culturales que nous allons décrire ci-dessous, en utilisant des engrais naturels et des pesticides à faible impact en cas de besoin. Mais, soyons réalistes, ce genre de pelouse exigera beaucoup de produits, de travail et d’argent, ainsi que de l’arrosage régulier en cas de sècheresse. En d’autres termes, c’est une pelouse aux soins intensifs. Cependant, vous pouvez réduire considérablement vos efforts si vous optez pour un mélange d’herbes à faible entretien et si vous devenez plus tolérant envers les plantes indigènes qui viennent coloniser naturellement les espaces verts. D’ailleurs, qui a dit qu’une belle pelouse devrait être composée exclusivement de graminées? L’objectif n’est-il pas d’avoir une surface dense et verte? Et si c’était possible avec moins d’effort, où serait le problème?
La pelouse de prestige
Une belle surface gazonnée est plus importante en avant de la maison et ce n’est pas difficile à obtenir si votre propriété n’est pas trop grande. Il y a quelques méthodes de base qui peuvent être appliquées pour obtenir de bons résultats pour votre pelouse, tout comme il y a des façons de faire pour avoir de belles orchidées ou des plants de tomates prolifiques.
Aérez le sol
Même si la plupart des espèces de graminées sont très résistantes au piétinement, elles ont quand même besoin d’un minimum d’aération au niveau des racines, surtout si le sol est très dense et le trafic intense. Lorsque le sol est compacté, les espaces d’air sont écrasés et les racines du gazon ne peuvent plus pénétrer profondément dans le sol, ce qui rend la pelouse plus sensible à la sècheresse. L’aération permet une meilleure pénétration de l’eau et de l’engrais dans le sol, et favorise une meilleure activité des organismes qui décomposent le chaume (ou feutre) à la surface du sol.
On mesure le compactage du sol en enfonçant un crayon de bois dans la terre. Si vous devez forcer pour l’enfoncer à 10cm, alors il sera nécessaire d’aérer le sol. Vous pouvez louer un aérateur motorisé qui enlève des carottes de terre que vous pouvez laisser désintégrer à la surface du sol. Il faut effectuer cette opération quand la pelouse est en forte croissance, au printemps ou à la fin de l’été.
Le compost: la clé du succès!
Étalez une fine couche de compost sur la pelouse, idéalement après l’aération, mais l’application de compost seul est déjà très bénéfique. Cela stimule les micro-organismes, la structure du sol s’améliore et cela permet aux racines de pénétrer profondément dans le sol. Il devient plus poreux, ce qui permettra de mieux retenir l’eau et les éléments nutritifs. Une application régulière de compost est une bonne façon de résoudre des problèmes mineurs de compactage et de chaume. Appliquez environ 0,25 à 0,50 cm de compost (ou environ 1,5 et 1 kg de compost par 100 m2) une fois par an sur une pelouse coupée court. Il est préférable d’utiliser du compost commercial tamisé, car le compost domestique peut contenir des semences indésirables. Appliquez le compost régulièrement, à la volée, en prenant soin de relever les brins d’herbe au moyen d’un râteau. Même si c’est un exercice assez exigeant, il vaut son pesant d’or et vous pouvez vous faciliter la tâche en louant un épandeur à compost disponible dans certains centres de jardinage. Certains professionnels utilisent même des épandeurs motorisés pour appliquer du compost sur de grandes surfaces.
Ne pas déchaumer
À la fonte des neiges, beaucoup de gens ont tendance à s’attaquer à leur pelouse avec un râteau à déchaumer. Cette pratique est aussi dure pour le dos que pour la pelouse, surtout sur un terrain qui est encore spongieux au printemps car on arrache ainsi beaucoup de gazon sain qui se remet à peine des rigueurs de l’hiver. Au printemps, il suffit de passer doucement le râteau sur la pelouse pour enlever les débris de l’hiver. En fait, on confond souvent l’herbe morte, qui va bientôt disparaître d’elle-même, avec le chaume. Le chaume (ou feutre) est composé d’une couche de rhizomes morts qui s’accumule sous le gazon sain. Il est normal d’avoir une fine couche de chaume (0,5 à 1,5 cm) dans une pelouse de pâturin des prés et cela peut même être bénéfique car cela nourrit les organismes décomposeurs, retient l’eau et protège la pelouse contre la sècheresse. Cependant, s’il y a trop de chaume (plus de 1,5 cm), l’herbe aura tendance à prendre racine dans cette couche plutôt que dans le sol, ce qui rendra la pelouse plus sensible à la sècheresse et aux maladies. En outre, l’excès de chaume fournit un abri à un certain nombre de ravageurs. Dans ce cas le déchaumage est nécessaire, mais le mieux est d’appliquer une fine couche de compost ce qui encouragera les organismes décomposeurs à faire le travail.
Par ailleurs, on peut prévenir la formation d’un excès de chaume en évitant les fortes doses d’engrais qui accélèrent la croissance de l’herbe (et du chaume!) et en bannissant les insecticides qui peuvent tuer les organismes utiles, tels que les décomposeurs.
Coupez l’herbe haut!
Tous les spécialistes s’accordent à dire que la hauteur de tonte joue un rôle majeur dans la beauté et la santé de la pelouse. Nous ne pouvons que trop insister: il faut tondre l’herbe haut, c’est-à-dire à un minimum de 8 cm, et même jusqu’à 10cm pendant une période particulièrement chaude.
En coupant l’herbe haut vous rendez la pelouse plus résistante à la sècheresse, puisque les racines vont ainsi se développer plus profondément. Vous économiserez aussi sur les engrais car l’herbe aura plus de surface foliaire pour faire de la photosynthèse et elle sera naturellement plus vigoureuse. De plus, vous réduisez également la présence des mauvaises herbes qui ont besoin de lumière pour germer.
La première et la dernière tonte peuvent être plus courtes (5cm) afin d’encourager la croissance des pousses latérales (au printemps) ou pour éviter que l’herbe longue s’écrase au sol pendant l’hiver, ce qui peut favoriser les maladies au printemps suivant.
Faites de l’herbicyclage
Non seulement il est inutile de ramasser les rognures de gazon, mais il est même préférable de laisser le gazon coupé sur la pelouse. Cela permet d’économiser au moins 30% d’engrais, de diminuer la présence de maladies potentielles, de protéger le sol contre la sècheresse et de nourrir les organismes bénéfiques du sol. L’accumulation de chaume n’a rien à voir avec la présence du gazon coupé. En outre, vous réduirez considérablement le volume de vos déchets et vous gagnerez du temps en n’ayant pas à vider constamment le sac de votre tondeuse. Il est évidemment préférable d’utiliser une tondeuse déchiqueteuse ou d’ajouter les équipements nécessaires à la tondeuse que vous avez. Consultez le fabricant pour les détails.
Avez-vous besoin de fertiliser?
Oui, si vous avez une pelouse qui se compose principalement de graminées à entretien élevé comme le pâturin des prés. Cette espèce domine malheureusement la plupart des mélanges de semences vendues dans les magasins, de même que dans le gazon en plaques. Les agronomes recommandent d’appliquer 1 à 2 kg d’azote par an sur une pelouse de 100 m2 où domine le pâturin des prés. Avec des engrais naturels qui stimulent les mécanismes naturels de la fertilité, on peut diminuer cette quantité entre 0,5 et 1,5 kg d’azote par 100 m2. Toutefois, si vous ne ramassez pas le gazon coupé et si vous appliquez également du compost, vous pouvez réduire d’au moins 1 kg d’azote par 100 m2, ce qui signifie que vous n’avez pratiquement pas besoin d’appliquer d’engrais! Comme les engrais naturels ne sont pas très solubles, une seule application par année suffira, au printemps ou en automne. Les engrais naturels se décomposent lentement, avec l’aide de micro-organismes du sol, et leur effet est plus lent que les engrais chimiques. Soyez donc patient! Si vous avez une abondance de trèfle dans votre pelouse, éliminez complètement l’engrais, car le trèfle fixe l’azote de l’air et aide ainsi les graminées alentour.