Ce dont les gens ont besoin au Québec
Éducation et sensibilisation de la population
La santé des personnes qui souffrent d’hypersensibilité environnementale dépend d’environnements sains dans de nombreux endroits différents.
Il est très important de sensibiliser la population afin de garantir que les personnes souffrant d’hypersensibilités environnementales soient reconnues, soutenues et traitées plus efficacement. Voici quelques recommandations:
- Une reconnaissance officielle que les problèmes que vivent les personnes souffrant d’une hypersensibilité environnementale sont de nature physique et sont pris en considération comme une invalidité du point de vue médical.
- Une reconnaissance officielle du fait qu’à cause de cette maladie, un grand nombre de personnes affectées ne peut occuper un emploi.
- Les compagnies d’assurances et la Régie des rentes doivent considérer les conséquences limitatives de cette condition et doivent compenser financièrement les victimes sans exiger d’eux des efforts extraordinaires pour prouver leur état, ces personnes étant déjà assez affligées par leur situation.
- Une vaste campagne de sensibilisation auprès des médecins de toutes les spécialités (plus précisément les médecins généralistes et les internes) pour les conscientiser sur l’existence et la source réelle de ces symptômes physiologiques afin de démentir la croyance populaire selon laquelle ces personnes souffriraient d’un problème psychologique.
- La création de cliniques de santé environnementale au Québec, où travailleraient des médecins et du personnel qualifiés (ces professionnels pourraient être formés dans les centres de traitements déjà reconnus).
- Permettre aux médecins pratiquant dans ces cliniques d’appliquer les traitements déjà approuvés et reconnus ailleurs mais encore défendus à ce jour au Québec (traitements de vitamines par voie intraveineuse). Nous avons besoin de médecins qui reconnaîtront le problème et pourront le traiter… la simple constatation n’aide personne. Les règles du Collège des Médecins devront être amendées.
- La reconnaissance de ces traitements par les autorités médicales afin que les patients puissent en bénéficier, et ce, malgré leur situation économique précaire imposée par la maladie.
- La construction d’habitations adaptées pour ceux qui en ont besoin.
- Adoption et application des politiques pour un environnement sans parfum principalement dans les hôpitaux, cliniques et autres établissements de soins de santé.
- De fournir, le plus tôt possible des accommodements dans des lieux de travail et des centres de soins de santé, de rendre les différents établissements et lieux publics accessibles, d’offrir le soutien nécessaire et une aide financière selon les procédures suivantes :
- Lors de l’instauration des politiques et/ou de la détermination des normes, les hypersensibilités environnementales doivent être prises en considération et ce, en ce qui concerne les nombreuses expositions aux produits chimiques et les effets causés par leur accumulation, qu’ils se retrouvent dans la nourriture, dans les divers produits de consommation, dans les procédés industriels, dans les pesticides ou dans l’environnement.
- Les lois et politiques actuelles doivent être révisées en considérant les nouvelles normes et ce, afin de protéger les personnes hypersensibles contre les effets immédiats et futurs que peuvent causer les produits chimiques.
- En échangeant avec les personnes souffrant d’hypersensibilités environnementales, écouter leur expérience personnelle avec respect et compassion. Se faire un devoir de les accommoder selon leurs besoins.
- Lors des prises de décision, des réglementations et des politiques par les gouvernements ou par les entités non gouvernementales œuvrant dans ce domaine, il est nécessaire d’y impliquer un groupe de personnes souffrant de la maladie.
- Des directives devront être disponibles pour les employés(e)s, employeurs et gestionnaires d’immeubles afin de pouvoir mieux accommoder les personnes hypersensibles à l’environnement, ce qui permettra par le fait même d’optimiser la productivité chez les employés(e)s qui ne sont pas affectés par cette maladie.
- Établir des politiques pour un environnement sans parfum, sans fumée de cigarette ou autres et sans pesticides.
- Des matériaux de construction non-toxiques, des normes pour les produits de nettoyage et pour les pesticides (l’utilisation de pesticides non-toxiques qui respectent les critères et techniques de l’agriculture biologique que ce soit pour une utilisation à l’intérieur d’un lieu ou à l’extérieur, ou dans les espaces verts).
- Les hypersensibilités environnementales doivent être considérées dans les milieux comme les garderies, les écoles et tout autre endroit destiné à l’enseignement.
- Tous matériaux, produits chimiques, ingrédients ou amalgames devraient au moins, en ce qui concerne leur toxicité, rencontrer les normes du programme REACH qui existe déjà en Europe.
- L’Adoption d’une loi sur l’étiquetage obligatoire précisant la liste des composants de tous les produits ménagers destinés aux écoles, aux endroits publics et dans les milieux de travail ainsi que pour toute nourriture modifiée génétiquement.
- L’Adoption d’un plan agressif pour faire cesser l’utilisation d’hormones, d’antibiotiques, de dépouilles d’animaux, de pesticides et d’organismes génétiquement modifiés dans notre alimentation.
- L’Adoption de meilleures pratiques dans le milieu de la construction, en ce qui concerne notamment la finition et l’entretien des espaces intérieurs ainsi que l’aménagement des lieux de travail.
- Soutien financier et programmes spécifiques pour améliorer la compréhension, l’éducation, la recherche et les tests visant à mesurer les effets de l’exposition aux produits chimiques sur le corps humain dans le but d’augmenter la qualité des diagnostiques et des traitements, mais aussi de mieux accommoder les personnes malades et de prévenir l’hypersensibilité chimique multiple.
- Un registre des cas d’hypersensibilité doit être créé et les médecins devraient être tenus d’y déclarer tous les cas. La fréquence et la prépondérance des cas doivent être analysées et rapportées dans tous les groups de populations, incluant les minorités, les personnes à faible revenu et/ou chez les communautés des Premières Nations, et ce, en identifiant les différents groupes, plus précisément ceux les plus affectés par les contaminants.
- Les praticiens de la santé devraient être formés à la base mais aussi de façon continue sur la santé et sur l’environnement. Le plus tôt on reconnaît les facteurs environnementaux nuisibles à la santé, le meilleur sont les résultats des soins apportés aux personnes affectées.
- Des recherches sont nécessaires chez les personnes souffrant d’hypersensibilités environnementales afin d’étudier des caractéristiques propres aux personnes atteintes, de formuler des hypothèses causales, et de travailler sur des traitements efficaces.
- Le financement devrait être utilisé pour soutenir:
- Les analyses de toxines, les diagnostics et les études sur l’hypersensibilité environnementale et ses effets, ainsi qu’un suivi du niveau de toxine chez la population.
- Les tests et traitements de base et à faible coût pour soigner les hypersensibilités environnementales (ex : infusions de vitamines, thérapies par sauna qui sont beaucoup moins dispendieuses que des traitements, tels que la chimiothérapie, qui eux, reçoivent du financement).
- La recherche concernant le dépistage et le traitement des hypersensibilités environnementales.
- Les hôpitaux devraient pouvoir accueillir les personnes souffrant d’hypersensibilités environnementales, dont les enfants.
- Les ambulances doivent être conçues de manière à réduire au maximum les émanations des gaz d’échappement.
- Des centres de soins doivent être disponibles, comme il en existe pour d’autres situations de cas de maladie, afin d’alléger le fardeau des malades et de permettre une guérison plus rapide.
- De l’aide doit être disponible pour les personnes à faible revenu afin qu’elles puissent apporter les modifications nécessaires à leur environnement et qu’elles puissent avoir accès aux aliments qu’impose leur régime alimentaire.
- Des logements abordables et sains ainsi que des lieux et services d’urgence appropriés pour les gens souffrant d’hypersensibilités environnementales et d’hypersensibilité chimique multiple (HCM).
- Le financement pour former des groupes de soutien pour les gens souffrant d’hypersensibilité chimique multiple ainsi que pour éduquer les gens sur les relations qui existent entre la santé, les produits chimiques et d’autres irritants qui se retrouvent dans l’environnement.
- Une aide financière pour les gens sans emploi et pour ceux vivant sous le seuil de la pauvreté afin des les aider dans leurs coûts de rénovation pour avoir un minimum de confort, pour leur permettre d’obtenir des soins médicaux adéquats et leur donner accès à des suppléments nutritifs et à de la nourriture biologique, pour les aider dans le processus de détoxication. Pour les gens qui travaillent et qui vivent au dessus du seuil de la pauvreté, les dépenses dues à cette maladie devraient être déductibles d’impôt. Les dépenses comprennent les coûts de rénovations nécessaires à l’amélioration et au maintien de la santé, les dépenses médicales (naturopathie, homéopathie, etc…), les coûts pour les suppléments alimentaires et tout ce qui contribue et/ou est nécessaire à la détoxication comme la nourriture biologique.
- Les lois gouvernementales doivent refléter le désir de réduire au maximum les dangers affectant la santé des gens.
- Le Principe de substitution, à savoir favoriser l’utilisation de produits et méthodes moins toxiques, doit être considéré et appliqué lors des décisions qui concernent l’enregistrement des produits chimiques.
- Les produits chimiques toxiques incluant les pesticides doivent être analysés et évalués afin de bien comprendre leurs impacts sur la santé des gens et ce, à tous les stades de notre vie.
- Les effets combinés provoqués par une exposition à une multitude de toxines doivent être reconnus et inclus lors de l’évaluation et la classification des produits chimiques.
- Les produits ne rencontrant pas les normes strictes sur l’environnement et la santé doivent être bannis sur le champ.
- Des directives sur la qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments doivent être établies pour une vaste gamme de polluants chimiques et ceux-ci devront être soumis à un contrôle sévère.
- La nanotechnologie doit être analysée pour les impacts sur l’environnement et sur la santé.
- Les gens ne peuvent pas toujours déterminer la cause de leur problème ni ne peuvent éviter les produits chimiques qui les importunent s’ils ne sont pas identifiés sur les emballages.
- Tous les produits d’hygiène personnel ou produits de nettoyage, que ce soit pour un usage personnel ou commercial, doivent afficher sur leur emballage la liste complète des ingrédients qui les composent, y compris les informations sur leurs parfums.
- Les ingrédients alimentaires doivent être indiqués de manière plus détaillée, en précisant les colorants, les saveurs artificiels et les organismes génétiquement modifiés utilisés.
- Le Canada doit créer et mettre en application un programme de certification et d’inspection concernant l’agriculture biologique.
- Les compagnies et les industries manufacturières devraient profiter de la demande croissante de produits moins toxiques et moins raffinés, comme les produits de soins personnels et produits de nettoyage sans colorant ni parfum, comme de la nourriture sans saveurs artificielles ni colorants, etc.
Éducation et sensibilisation auprès de la population
La guérison et la santé quotidienne des gens souffrant d’hypersensibilité environnementale dépendent de milieux sains intérieurs. Il est très important de pouvoir conscientiser la population, les politiciens et le personnel médical afin de s’assurer que ces personnes souffrant d’hypersensibilité soient bien identifiées, reconnues, soutenues et soignées plus efficacement, et afin de pouvoir mettre en pratique les recommandations citées plus haut.